Août 2010

3 août


La grande bleue.



.Arrivée remarquée pour cette femelle Aeschne bleue -Aeshna cyanea-, toute de...  vert vêtue. Elle est grande, jusqu'à 75mm et vole au raz de l'eau et arrive tout droit vers la rive.
Elle vient pondre sur le bord de la berge.




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Un premier arrêt, elle est accrochée à la rive et pas facile à voir.




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Un petit déplacement avec précautions pour la voir mieux et elle s'envole, fait un ou deux tours et se pose juste devant moi.



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Elle passera quelques secondes ainsi avant de s'envoler de nouveau, quelques tours et elle va se poser sur la berge en face, bien loin, avant de reprendre son envol et monter haut, très haut dans les arbres et disparaître.






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A quelques pas de là, dans une autre zone bien encaissée et ombragée (peu de luminosité pour les photos), volant de l'ombre à la lumière, le long des berges, voici le mâle qui tourne et retourne, chassant tous les intrus.  Lui aussi fait parti de ces Anisoptères "curieux", qui viennent vous voir de très près. Il vole au-dessus d'un petit ru boisé et urbain, presque sans courant.










(Paris 300710)






4 août


Petite ballade italienne...


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Avec l'Anax napolitain -Anax parthenope -

Les mâles patrouillent à quatre ou cinq mètres, le long des rives, se rapprochant pour faire le tour des bosquets d'arbustes et effectuant quelques courtes excursions au milieu de la rivière.

Ils semblent parcourir d'assez longue distance lors de leur périple, ils prennent leur temps pour revenir au même endroit. Ils se bagarrent avec énergie avec leurs congénères qui se rapprochent trop près. Quant au décollage hargneux de l'Orthetrum cancellatum qui se grille au soleil entre chaque arbuste sur sa plage de cailloux, il est garanti à chacun de leurs passages trop près.



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Voici le mâle en vol. Sauf lors de la ponte, jamais je ne les ai vus posés.

Je les avais rencontrés précédemment autour d'une mare ou au bord d'un petit lac, en eaux calmes chaque fois, mais ceux-ci se sont établis en rivière où ils sont nombreux. 








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Une tache turquoise entraînant une brune libellule, l'Anax napolitain choisit un lieu de ponte pour sa partenaire. Il se dirige vers une branche à plusieurs mètres de la rive en plein courant. Je les ai vus passer volant bas sur l'eau, une petite course le long de la berge et chance, ils étaient encore là.



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Ce végétal fera l'affaire. Ils pondent en tandem contrairement au "grand" cousin impérial.






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Il leur faut s'accrocher, il y a un assez fort courant et l'eau submerge de temps en temps le support.
La femelle présente de larges taches sombres aux ailes, bien visibles.
Ils vont rester une vingtaine de secondes seulement à cet endroit, puis le mâle re décolle enlevant sa femelle, longe un instant la rive et ils se séparent. Un temps bien court, peut-être était-ce la fin de la ponte qui avait commencé en d'autres lieux? Les pontes précédentes que j'ai vues avaient eu une durée de plus d'un quart d'heure, avec une fois un changement de support.



(Bord de Marne 030810)





13 août

Splendeurs. (I)


. Le Caloptéryx éclatant - Calopteryx splendens-

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La femelle.















                                                                                                      Le mâle.



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Les mâles sont facilement reconnaissables. Bleu métallique brillant.


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Suivant leur âge et la lumière réfléchie, les coloris des femelles peuvent sembler bien variables. Entre le vert de celle du dessus et celle-ci à l'habit cuivré, que de différences.

Nous sommes ici en bord de rivière large à bon courant, aux bords clairs.











. Des femelles en train de pondre à quelques mètres de la rive, des mâles volètent aux alentours, se bagarrent lorsqu'ils se rencontrent. Celui-ci décide que cette femelle a assez pondu et l'enlève.


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Ils se posent sur une pierre moussue juste à côté. 

En parfait synchronisme, le mâle et la femelle ouvrent et ferment périodiquement les ailes et offrent un bien joli spectacle.





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Le mâle a du déjà bien se battre pour ses conquêtes, ses ailes sont déchirées.

Deux minures plus tard, ils se séparent.





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La femelle reste au même endroit et à la position de son abdomen donne l'impression d'être en ponte dans la mousse, le mâle étant resté perché pas loin.

Mais je ne pense pas qu'elle ponde là, car elle fera ce mouvement 3-4 fois, une dizaine de secondes, ce qui est très peu, avant de décoller et d'aller pondre plus classiquement dans l'eau, au milieu des herbes où le mâle a été la chercher précédemment.

Elle pondra seule, le mâle s'en est allé en même temps.







(Bord de Marne 2-30810)






14 août



Splendeurs. (II)





. Un autre enlèvement et le mâle entraîne sa partenaire vers la berge pour un autre accouplement, sur une branchette. Ils vont me laisser les approcher de près.

Le mâle ouvre et ferme rythmiquement ses ailes. On peut remarquer son catadioptre qui est ici, plutôt blanchâtre.

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L'accouplement durera 3 minutes.



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Un bien joli "sourire" non?


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Le mâle lâche la femelle et s'en va sans plus d'attentions.



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Puis la femelle ira pondre dans l'eau au milieu des herbes agitées par le courant. Seule, le mâle est parti.
















16 août



(III)



. Au bord de la berge, un nouveau tandem.

Il se comporte curieusement, le mâle agite ses ailes à toute vitesse comme pour décoller et courbe son abdomen.  Mais le couple reste sur place. 

Accouplement sur une branchette? J'ai vu jusqu'ici, les Caloptéryx splendens s'accoupler toujours au sol, les C. virgo semblant préférer une feuille d'arbuste. Première phase de l'accouplement et tentative de joindre l'extrémité de son abdomen à sa base en attirant la femelle vers lui?

Toujours est-il qu'il semble qu'il n'arrive pas à la tirer. Cette dernière a l'abdomen posé sur une branchette et reste étrangement figée dans cette position.


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De plus près, on distingue l'abdomen de la femelle pris dans des fils d'une vieille toile d'araignée. Est-ce la raison? Peut-être ce sont-ils posés là et maintenant elle ne peut se libérer? 
Pour avoir libéré quelques malheureuses prises dans des toiles, je sais qu'effectivement il suffit de quelques fils pour qu'elles ne puissent plus s'extraire mais généralement c'est lorsque leurs ailes sont prises, là il ne semble pas y avoir beaucoup d'attaches.

Peut-être tout simplement ne l'accepte-t-elle pas?




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Etonnant la façon dont l'abdomen du mâle peut se plier, on voit l'articulation de chaque segment. Elle, reste pratiquement sans bouger, elle ne le gêne peut-être pas mais on ne peut pas dire qu'elle se montre très coopérative.

Le manège va durer un long moment, trois minutes de cette gymnastique, mais décidément non,  malgré tous ses efforts, pas de joli cœur possible pour eux.


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Il finira par se lasser, aussi probablement s'épuiser.






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Finalement le mâle va reprendre d'un seul coup son vol, comme sans difficulté, et ainsi il va la libérer.

Il la déposera sur un rocher où il la plantera là. Il y a des jours comme çà...

A la réflexion, il faut dire qu'en revoyant les photos de la femelle seule, j'en ai plusieurs, je trouve qu'elle tient bien bizarement son abdomen avec cette cassure.


(Bord de Marne 2-30810)








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(La photo n'est malheureusement pas bonne et j'avais choisi de ne pas la mettre mais le texte précédent méritait une petite explication, hé oui, pas simple chez les libellules...).


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Voici la première étape de l'accouplement réalisé par le couple de Caloptéryx splendens précédent (celui du 14 août).

Le mâle doit tout d'abord transférer son sperme et pour cela il ramène le dessous de son 9ème segment (où se trouvent ses organes génitaux) vers son appareil copulateur situé sous son 2ème segment, tout en continuant de tenir la femelle par le cou. La femelle a ici déjà recourbé son abdomen et est tout près du mâle rendant la maneuvre possible.

Puis la femelle vient positionner ses organes copulateurs (situés sous les segments 8 et 9, lame vulvaire) à ceux du mâle sous son deuxième segment.

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17 août




.Enfin, quelques plans meilleurs de "mon" Aeschne grande. -Aeshna grandis-
Décidément elle est difficile à trouver cette année, j'ai l'impression qu'il n'y en a qu'une!. 

Juste un mâle en patrouille sur son territoire et pas bien jeune.

Je n'ai pas eu la chance de la trouver en ponte cette année.
Où sont-elles ces belles?


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J'ai lu que l'A. grande se posait, mais celle-ci ne doit pas le savoir, elle tourne, tourne inlassablement dans un coin entre ombre et soleil.


(S&M050810)



[Déjà la mi-août et j'ai l'impression de rencontrer moins de libellules cette année. C'est vrai qu'en ce moment ce n'est pas un temps de libellule.
Sympétrums sanguins mais fort peu comparativement aux années passées, moins de Crocothémis, des Naïades au corps vert et des Larges pattes encore beaucoup,  des Lestes verts mais peu en ponte, donc une Aeschne grande bien seulette, les Anax imperator ont presque disparus, un seul visible se disputant le coin de l'Aeschne. Mais des Orthetrums cancellatum à foison, multiples couples et pontes. Aucun Sympétrums à nervures rouges, ni d'Agrions nains pour l'instant. Il faut dire que mon petit bassin de rétention des eaux de pluie de l'an passé, où ils étaient fort nombreux, paraît étrangement dépeuplé cette année, les bords ont été plantés, un rapport? Il y avait également beaucoup de Porte-coupe dans cette pièce d'eau, je n'en ai trouvé que deux! Aucun Sympétrums striés encore, ni d'Aeschne mixte.
Et un Gomphe en bord de Marne, probablement un Gomphe semblable.]





23 août



Prise de tête.





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Honneur à l'Orthétrum réticulé. -Orthetrum cancellatum-

Ceux-ci ont gentiment posé, après leur rencontre en vol.
Rencontre que l'on repère aisément car elle est bruyante. Les ailes d'une libellule font un grésillement caractéristique lorsqu'elles se touchent.

Ils ont fait un petit tour le long de la rive en volant. C'est curieux de les voir ainsi en vol en tandem, car ils volent très en ligne droite, vite. Il manque les brusques décrochages des libellules en vol. 
Ils ont cherché un bon endroit, et bien sûr, ils ont fini sur le chemin.

Prenez votre temps, Ils peuvent rester ainsi longtemps.


Si personne n'approche dans le chemin (ou ne se préoccupe de votre santé à vous trouver ainsi par terre...) ils seront encore là une demi-heure plus tard!

Le chemin est devenu un des endroits favoris des mâles comme des femelles.
Au début de la saison j'ai remarqué que les mâles préfèrent se poser sur les endroits en avancé au-dessus de l'eau, des branches bien en vue ou sur les cailloux longeant la berge, puis comme la saison avance, ils ont de plus en plus tendance à rester étalés sur les chemins.





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Un gros plan sur la belle dame fermement tenue par le mâle.
Sa première paire de pattes est repliée autour de son cou.

Ses autres pattes enserrent l'abdomen du mâle, qui restera marqué de sombre, à l'endroit où elle le tient. Marque que l'on observe sur les mâles matures.

Mais comment la tient-il exactement?

Chez les Anisoptères on se prend la tête.

C'est en effet par la tête que le mâle tient sa partenaire, à l'aide des appendices du dixième segment, qui terminent son abdomen, les cercoïdes et la lame anale.

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On entrevoit ici à gauche, l'articulation de son dixième segment prolongé par les deux cercoïdes qu'il applique à l'arrière de la tête de la femelle.

Sous ses cercoïdes le mâle dispose d'un autre appendice la lame supraanale (située juste au-dessus de l'anus).

Cette lame tient également la femelle, elle se pose sur l'occiput ou entre (ou même "dans") les yeux.

Certaines femelles peuvent ainsi se retrouver avec les yeux quelque peu cabossés (R.R.Askew).

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Voici la même position chez Sympetrum sanguineum où on distingue les deux cercoïdes rouge à l'arrière de la tête, juste entre les deux yeux.






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..A gauche, chez la Libellule fauve, cercoïdes et lame supraanale vus de côté.

Et à droite, pour l'empereur (Anax imperator), la lame anale est carrée.
Elle est bien plus visible chez la Cordulie métallique, mais là il faudra attendre qu'un miracle me la fasse trouver enfin posée!








En effet, il y a beaucoup de variétés dans les formes.  Suivant l'espèce la forme est différente,  bon moyen pour qu'ils ne commettent pas quelques erreurs de partenaires et d'hybridation et reconnaissent ainsi correctement leur espèce. La forme peut être utilisée aussi parfois comme critère d'identification.

Chez les Zygoptères, on se tient par le cou.
Le mâle a aussi une paire de cercoïdes mais il dispose non pas d'une lame mais de deux cerques, équivalents de la lame supraanale.
Mais eux ce sera pour un autre jour...





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Allez, pour finir, la bonne bouille de monsieur.


 
(S&M5-10 août)

[19 août: curieux, plus un seul Orthétrum réticulé au mêmes endroits, tous disparus, eux si nombreux une semaine plus tôt. ]






24 août


On se tient par le cou.



.Chez les Zygoptères c'est derrière la tête que le mâle tient la femelle.

Le mâle accroche le lobe postérieur du prothorax (pronotum) de la femelle. Il place ses cercoïdes en arrière et les cerques sur la face antérieure ou si on préfère, le plus près de la tête, au-dessus.

Les cerques, au nombre de deux, sont l'équivalent de la lame supra-anale des Anisoptères. Le mâle "pince", en quelque sorte, le pronotum de la femelle.




.Appendices du mâle.

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(Lestes verts)






.            Appendices du mâle.                                                  


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(Caloptéryx vierge)
                                             

                                        (Lestes verdoyants)





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(Naïade aux yeux bleus)


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25 août


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Le Leste verdoyant - Lestes virens -









Il est présent comme l'an passé, presque aux mêmes dates.
Mais je ne l'ai vu que deux fois et en très petit nombre. 

(Mâle)


(S&M190810)






28 août


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Les Sympétrums striés -Sympetrum striolatum- sont là. Pondant en tandem au-dessus de l'eau, plusieurs couples côte à côte et montant et descendant bien synchrone.

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