3 août
La grande bleue.
Arrivée remarquée pour
cette femelle Aeschne
bleue -Aeshna
cyanea-,
toute de... vert vêtue. Elle est grande,
jusqu'à
75mm et vole au raz de l'eau et arrive tout droit vers la rive.
Elle vient pondre sur le bord de la berge.
Un premier arrêt, elle est accrochée à la rive et pas facile à voir.
Un petit déplacement avec précautions pour la voir mieux et elle s'envole, fait un ou deux tours et se pose juste devant moi.
Elle passera quelques secondes ainsi avant de s'envoler de
nouveau,
quelques tours et elle va se poser sur la berge en face, bien loin,
avant de reprendre son envol et monter haut, très haut dans
les
arbres et disparaître.
A quelques pas de là, dans une autre zone bien
encaissée
et ombragée (peu de luminosité pour les photos),
volant
de l'ombre à la lumière, le long des berges,
voici le
mâle qui tourne et retourne, chassant tous les
intrus. Lui
aussi fait parti de ces Anisoptères "curieux", qui viennent
vous
voir de très près. Il vole au-dessus d'un petit
ru boisé et urbain, presque sans courant.
(Paris 300710)
4 août
Petite ballade italienne...
Avec l'Anax napolitain -Anax parthenope -
Les mâles patrouillent à quatre ou cinq mètres, le long des rives, se rapprochant pour faire le tour des bosquets d'arbustes et effectuant quelques courtes excursions au milieu de la rivière.
Ils semblent parcourir d'assez longue distance lors de leur périple, ils prennent leur temps pour revenir au même endroit. Ils se bagarrent avec énergie avec leurs congénères qui se rapprochent trop près. Quant au décollage hargneux de l'Orthetrum cancellatum qui se grille au soleil entre chaque arbuste sur sa plage de cailloux, il est garanti à chacun de leurs passages trop près.
Voici le mâle en vol. Sauf lors de la ponte, jamais je ne les ai vus posés.
Je les avais rencontrés précédemment autour d'une mare ou au bord d'un petit lac, en eaux calmes chaque fois, mais ceux-ci se sont établis en rivière où ils sont nombreux.
Une tache turquoise entraînant une brune libellule, l'Anax napolitain choisit un lieu de ponte pour sa partenaire. Il se dirige vers une branche à plusieurs mètres de la rive en plein courant. Je les ai vus passer volant bas sur l'eau, une petite course le long de la berge et chance, ils étaient encore là.
Ce végétal fera l'affaire. Ils pondent en tandem contrairement au "grand" cousin impérial.
Il leur faut s'accrocher, il y a un assez fort courant et l'eau
submerge de temps en temps le support.
La femelle présente de larges taches sombres aux ailes, bien
visibles.
Ils
vont rester une vingtaine de secondes seulement à cet
endroit, puis le
mâle re décolle enlevant sa femelle, longe un
instant la rive et ils se
séparent. Un temps bien court, peut-être
était-ce la fin de la
ponte qui avait commencé en d'autres lieux? Les pontes
précédentes que
j'ai vues avaient eu une durée de plus d'un quart d'heure,
avec une fois un changement de support.
(Bord de Marne 030810)
13 août
Splendeurs. (I)
Le
Caloptéryx éclatant - Calopteryx splendens-
La femelle.
Le
mâle.
Les mâles sont facilement reconnaissables. Bleu
métallique brillant.
Suivant leur âge et la lumière
réfléchie, les coloris des
femelles peuvent sembler bien variables. Entre le vert de celle du
dessus et
celle-ci à l'habit cuivré, que de
différences.
Nous sommes ici en bord de rivière large à bon
courant, aux bords clairs.
Des femelles en train de pondre à
quelques mètres de la rive, des mâles
volètent aux alentours, se bagarrent lorsqu'ils se
rencontrent. Celui-ci décide que cette femelle a
assez pondu et l'enlève.
Ils se posent sur une pierre moussue juste à
côté.
En
parfait synchronisme, le mâle et la femelle
ouvrent et ferment périodiquement les ailes
et offrent un
bien joli spectacle.
Deux minures plus tard, ils se séparent.
La femelle reste au même endroit et à la position
de son abdomen donne
l'impression d'être en ponte dans la mousse, le
mâle étant resté perché
pas loin.
Mais je ne pense pas qu'elle ponde là, car elle fera ce mouvement 3-4 fois, une dizaine de secondes, ce qui est très peu, avant de décoller et d'aller pondre plus classiquement dans l'eau, au milieu des herbes où le mâle a été la chercher précédemment.
Elle pondra seule, le
mâle s'en est allé en même temps.
(Bord de Marne 2-30810)
14 août
Splendeurs. (II)
Un autre enlèvement et le
mâle entraîne sa partenaire vers la berge pour un
autre accouplement, sur une branchette. Ils vont me laisser les
approcher de près.
Le
mâle ouvre et ferme rythmiquement ses ailes. On peut
remarquer
son catadioptre qui est ici, plutôt blanchâtre.
L'accouplement durera 3 minutes.
Un bien joli "sourire" non?
Le mâle lâche la femelle et s'en va sans plus d'attentions.
16 août
(III)
Il se comporte curieusement, le mâle agite ses ailes à toute vitesse comme pour décoller et courbe son abdomen. Mais le couple reste sur place.
Accouplement sur une branchette? J'ai vu jusqu'ici, les Caloptéryx splendens s'accoupler toujours au sol, les C. virgo semblant préférer une feuille d'arbuste. Première phase de l'accouplement et tentative de joindre l'extrémité de son abdomen à sa base en attirant la femelle vers lui?
Toujours est-il qu'il semble qu'il n'arrive pas à
la tirer. Cette dernière a
l'abdomen posé sur une branchette et reste
étrangement figée dans cette
position.
De plus près, on distingue l'abdomen de la femelle
pris dans des fils d'une vieille toile d'araignée. Est-ce la
raison? Peut-être ce sont-ils posés là
et maintenant elle ne peut se libérer?
Pour avoir libéré quelques malheureuses prises
dans des
toiles, je sais qu'effectivement il suffit de quelques fils pour
qu'elles ne puissent plus s'extraire mais
généralement
c'est lorsque leurs ailes sont prises, là il ne semble pas y
avoir beaucoup d'attaches.
Peut-être tout simplement ne l'accepte-t-elle pas?
Etonnant la façon dont l'abdomen du mâle
peut se plier, on voit
l'articulation de chaque segment. Elle, reste pratiquement sans bouger,
elle ne le gêne peut-être pas mais on ne peut pas
dire
qu'elle se montre très coopérative.
Le manège va durer un long moment, trois minutes de cette gymnastique, mais décidément non, malgré tous ses efforts, pas de joli cœur possible pour eux.
Il finira par se lasser, aussi probablement s'épuiser.
Finalement le mâle va reprendre d'un seul coup
son vol, comme sans difficulté,
et ainsi il va la
libérer.
Il la déposera sur un rocher où il la plantera là. Il y a des jours comme çà...
A la réflexion, il faut dire qu'en revoyant les photos de la femelle seule, j'en ai plusieurs, je trouve qu'elle tient bien bizarement son abdomen avec cette cassure.
(Bord de Marne 2-30810)
(La photo n'est malheureusement pas bonne et j'avais choisi de
ne pas
la mettre mais le texte précédent
méritait
une petite explication, hé oui, pas simple chez les
libellules...).
Voici la première étape de l'accouplement
réalisé par le couple de Caloptéryx
splendens
précédent (celui du 14 août).
Le mâle doit tout d'abord transférer son sperme et
pour cela il ramène le dessous de son 9ème
segment (où se trouvent ses organes génitaux)
vers son appareil
copulateur situé sous son 2ème segment, tout en
continuant de tenir la femelle par le cou. La femelle a ici
déjà recourbé son abdomen et est tout
près du
mâle rendant la maneuvre possible.
Puis la femelle vient positionner ses organes copulateurs
(situés sous les segments 8 et 9, lame vulvaire)
à ceux du
mâle
sous son deuxième segment.
17 août
Enfin, quelques plans meilleurs de
"mon" Aeschne grande.
-Aeshna grandis-
Décidément elle est difficile à
trouver cette année, j'ai l'impression qu'il n'y en a
qu'une!.
Juste un mâle en patrouille sur son territoire et pas bien jeune.
Je
n'ai pas eu la chance de la trouver en ponte cette année.
Où sont-elles ces belles?
J'ai lu que l'A. grande se posait, mais celle-ci ne doit pas le savoir, elle tourne, tourne inlassablement dans un coin entre ombre et soleil.
(S&M050810)
[Déjà la mi-août et j'ai
l'impression de rencontrer moins de libellules cette
année. C'est vrai qu'en ce moment ce n'est pas un temps de
libellule.
Sympétrums sanguins mais fort peu
comparativement aux années passées, moins
de Crocothémis, des Naïades au corps vert et des
Larges pattes encore beaucoup, des Lestes verts mais peu en
ponte, donc une Aeschne grande bien seulette, les Anax imperator ont
presque disparus, un seul visible se disputant le coin de l'Aeschne.
Mais des Orthetrums cancellatum à foison, multiples couples
et pontes. Aucun Sympétrums à nervures rouges, ni
d'Agrions nains pour l'instant. Il faut dire que mon petit bassin de
rétention des eaux de pluie de l'an passé,
où ils étaient fort nombreux, paraît
étrangement dépeuplé cette
année, les bords ont été
plantés, un rapport? Il y avait également
beaucoup de
Porte-coupe dans cette pièce d'eau, je n'en ai
trouvé que deux! Aucun Sympétrums
striés encore, ni d'Aeschne mixte.
Et un Gomphe en bord de Marne, probablement un Gomphe semblable.]
23 août
Prise de tête.
Honneur à l'Orthétrum
réticulé. -Orthetrum
cancellatum-
Ceux-ci ont gentiment posé, après leur
rencontre en
vol.
Rencontre que l'on repère
aisément car
elle est bruyante. Les ailes d'une libellule font un
grésillement caractéristique lorsqu'elles se
touchent.
Ils ont fait un petit tour le long de la rive en volant. C'est
curieux de les voir ainsi en vol en tandem, car ils volent
très en ligne droite, vite. Il manque les brusques
décrochages des libellules en vol.
Ils ont cherché un bon endroit, et bien sûr, ils
ont fini sur le chemin.
Prenez votre temps, Ils peuvent rester ainsi longtemps.
Si personne n'approche dans le chemin (ou ne se préoccupe de votre santé à vous trouver ainsi par terre...) ils seront encore là une demi-heure plus tard!
Le chemin est devenu un des endroits favoris des
mâles comme des
femelles.
Au début de la saison j'ai remarqué que les
mâles
préfèrent
se poser sur les endroits en avancé au-dessus de l'eau, des
branches bien en vue ou sur les cailloux longeant la berge, puis comme
la saison avance, ils ont de plus en plus tendance à rester
étalés sur les chemins.
Un gros plan sur la belle dame fermement tenue par le mâle.
Sa première paire de pattes est repliée autour de
son cou.
Chez les Anisoptères on se prend la tête.
C'est en effet par la tête que le mâle tient sa partenaire, à l'aide des appendices du dixième segment, qui terminent son abdomen, les cercoïdes et la lame anale.
On entrevoit ici à gauche, l'articulation de son dixième segment prolongé par les deux cercoïdes qu'il applique à l'arrière de la tête de la femelle.
Sous ses cercoïdes le mâle dispose d'un autre appendice la lame supraanale (située juste au-dessus de l'anus).
Cette lame tient également la femelle, elle se pose sur l'occiput ou entre (ou même "dans") les yeux.
Certaines femelles peuvent ainsi se retrouver
avec les yeux quelque peu cabossés (R.R.Askew).
Voici la même position chez Sympetrum sanguineum où on distingue les deux cercoïdes rouge à l'arrière de la tête, juste entre les deux yeux.
A
gauche, chez la Libellule fauve, cercoïdes et lame supraanale
vus de côté.
Et à droite, pour l'empereur (Anax imperator), la
lame anale est carrée.
Elle est bien plus visible chez la Cordulie métallique, mais
là il faudra attendre qu'un miracle me la fasse trouver
enfin posée!
En effet, il y a beaucoup de variétés dans les formes. Suivant l'espèce la forme est différente, bon moyen pour qu'ils ne commettent pas quelques erreurs de partenaires et d'hybridation et reconnaissent ainsi correctement leur espèce. La forme peut être utilisée aussi parfois comme critère d'identification.
Chez les Zygoptères, on se tient par le cou.
Le mâle a aussi une paire de
cercoïdes mais il dispose non pas d'une lame mais de deux
cerques,
équivalents de la lame supraanale.
Mais eux ce sera pour un autre jour...
Allez, pour finir, la bonne bouille de monsieur.
(S&M5-10 août)
[19 août: curieux, plus un seul Orthétrum réticulé au mêmes endroits, tous disparus, eux si nombreux une semaine plus tôt. ]
24 août
On se tient par le cou.
Chez les Zygoptères c'est
derrière la tête que le mâle tient la
femelle.
Le mâle accroche le lobe postérieur du prothorax (pronotum) de la femelle. Il place ses cercoïdes en arrière et les cerques sur la face antérieure ou si on préfère, le plus près de la tête, au-dessus.
Les cerques, au nombre de deux, sont l'équivalent de la lame supra-anale des Anisoptères. Le mâle "pince", en quelque sorte, le pronotum de la femelle.
(Lestes verts)
Appendices du
mâle.
(Caloptéryx vierge)
(Lestes verdoyants)
(Naïade aux yeux bleus)
25 août
Le Leste verdoyant
- Lestes virens -
Il est présent comme l'an passé, presque aux
mêmes dates.
Mais je ne l'ai vu que deux fois et en très petit
nombre.
(Mâle)
(S&M190810)
28 août
Les Sympétrums
striés -Sympetrum
striolatum- sont là. Pondant en tandem
au-dessus de l'eau, plusieurs couples côte
à côte et montant et descendant bien synchrone.